Carnet de Voyages

Après l’exil subi en 2018, place à l’exil choisi... La Folle Journée 2019 sera consacrée aux “Carnets de voyages” et à tous ces compositeurs qui ont créé des œuvres intemporelles à l’occasion de leurs voyages. À toutes les époques, les compositeurs en quête de nouveaux langages se sont aventurés sur des terres étrangères pour intégrer dans leur création nombre d’éléments puisés dans d’autres cultures. Mozart au XVIIIe siècle s’illustra par ses longs voyages à travers l’Europe, à Paris et Prague notamment, et Haydn à la fin de sa vie séjourna plusieurs années à Londres où furent créées ses dernières symphonies.

À l’époque romantique, Liszt apparaît comme le musicien voyageur par excellence ; véritable “citoyen du monde”, il parcourt notamment l’Italie qui lui inspire ses Années de pèlerinage et qui inspire à Berlioz, grand voyageur lui aussi, son célèbre poème symphonique Harold en Italie. Citoyen du monde, Mendelssohn l’était aussi, qui créa après ses nombreux séjours en Angleterre et en Italie, une symphonie “Ecossaise” et d’une symphonie “Italienne”. Dans le même temps, beaucoup de compositeurs italiens affluent vers Paris : Cherubini, Spontini, Rossini, qui bouleversent l’histoire de l’Opéra. Un peu plus tard, les musiciens russes avec Glinka, Tchaïkovsky, Rimski-Korsakov ou Glazounov se montrent particulièrement curieux de découvrir d’autres traditions musicales et effectuent de nombreux séjours en Espagne, en Italie et en France. À la même époque, Dvorak compose ses dernières grandes œuvres en découvrant le “Nouveau monde” cependant que le Norvégien Grieg achève son concerto pour piano lors d’un séjour au Danemark. Puis c’est Rachmaninov qui, au cours de ses premiers voyages outre-Atlantique, compose beaucoup de chefs-d’œuvre.

Dans l’univers des musiciens français, le voyageur infatigable qu’était Saint-Saëns se montre fascine par l’Orient ; puis c’est l’Espagne qui inspire à Ravel ou Chabrier quelques-unes de leurs plus belles pages (Rhapsodie espagnole, España...) cependant que de nombreux musiciens espagnols - Albéniz, Rodrigo, Granados... - choisissent de s’établir à Paris, alors capitale mondiale de la musique.

Un peu plus tard, Paris accueille également beaucoup de compositeurs américains Gershwin, Copland, Carter, Glass, Bernstein... -‘ notamment dans la classe prestigieuse de Nadia Boulanger. Et si Gershwin est l’auteur bien connu d’Un Américain à Paris, on sait aussi que Darius Milhaud composa son pendant français : A Frenchman in New York.

Plus près de nous, Olivier Messiaen compose en s’inspirant de ses voyages en Inde ou aux Etats-Unis (Des Canyons aux étoiles), et Jacques Ibert fait du voyage une composante essentielle de son œuvre avec des pièces telles que Escales ou la Symphonie marine. Trois compositeurs à cette époque – Jean Cras, Albert Rousse! et Rimski-Korsakov - étaient eux-mêmes marins et beaucoup de leurs œuvres ont été écrites lors de leurs voyages en mer.

À l’époque contemporaine, le voyage comme source d’inspiration première de la création musicale est aussi l’apanage de Jean-Louis Florentz, organiste français qui a effectué 25 voyages au cours de sa vie et a nourri son œuvre de ses longs périples au cœur de l’Afrique et du Proche-Orient. Beaucoup d’autres compositeurs contemporains ont livré de ces chefs-d’œuvre inspirés par la rencontre d’autres cultures citons notamment Edgar Varese, Tristan Murail ou les Japonais Toshio Hosokawa et Dai Fujikura.

Ce sont tous ces voyages effectués par les compositeurs au fil des époques qui vont nourrir la programmation de La 25e édition de La Folle Journée.

PRENEZ DATE La Folle Journée 2019 se tiendra du 30 janvier au 3 février 2019

Ouverture de la billetterie : 15 décembre 2018

// Plus d'infos : follejournee.fr